miércoles, 19 de octubre de 2011

Bioénergie, le WWF attire l'attention: les avantages sont nombreux mais risques non négligeables

Dans un rapport publié aujourd'hui concernant l'utilisation de la Bioénergie, le WWF attire l'attention sur le fait que des garanties environnementales et sociales sont nécessaires pour protéger la planète contre l'expansion effrénée de la production de bioénergie. Sans ces garanties, la demande grandissante en bioénergie peut mener à une course à la destruction des forêts naturelles et des plaines de grande valeur. Elle risque aussi de mettre à mal la production existentielle de nourriture, ce qui est socialement inacceptable.




Le rapport forêts et énergie utilise le modèle "living forest" (forêt vivante), que le WWF a développé avec l'Institut International pour un Système d'analyse adapté (IIASA). Il s'agit d'un modèle qui évalue les conséquences sur l'utilisation mondiale des terres de deux objectifs capitaux du WWF: l'arrêt de la déforestation d'ici 2020 et 100% d'énergies renouvelables d'ici 2050.

"Le modèle démontre que nous pouvons protéger les forêts et passer à l'énergie renouvelable, mais pas si nous ne changeons rien. La bioénergie et d'autres sources d'énergie renouvelables doivent remplacer les combustibles fossiles", déclare Lásló Máthé, coordinateur de la bioénergie au WWF International, "mais ceci dans un contexte dans lequel nous réalisons également de sérieux investissements dans l'économie d'énergie et dans l'efficacité énergétique pour le secteur des transports et de la construction".

Réduire la consommation

Le rapport démontre qu'il est possible de stopper la déforestation et de passer à 100% d'énergie renouvelable, mais il y aura naturellement des conséquences. On s'attend à ce que la surface de forêts exploitées augmente de plus de 300 millions d'hectares entre aujourd'hui et 2050. A côté de cela, la surface de plantations d'arbres à croissance rapide continuera d'augmenter, avec 250 millions d'ha supplémentaires d'ici 2050. Et la concurrence grandissante pour la terre, aura surtout des conséquences pour les autres écosystèmes naturels comme les plaines et les taillis.

La demande croissante de bioénergie peut aussi entrainer une hausse des prix de la nourriture et donc menacer la sécurité alimentaire. Mais il est possible de répondre à la demande mondiale de nourriture, de fibres de bois et d'énergie si nous adaptons nos patrons de consommation (une diminution de la consommation de protéines animales dans les pays riches est surtout nécessaire), augmentons l'efficacité de l'agriculture (produire plus avec moins de terre et d'eau) et mettons un frein au gaspillage de nourriture.

Des critères contraignants nécessaires en Europe

La biomasse joue aussi un rôle important dans la politique énergétique européenne. L'Europe veut remplir 20% de sa consommation d'énergie avec des énergies renouvelables d'ici 2020. On s'attend à ce que la biomasse compte pour 50% dans l'énergie renouvelable produite en Europe. Le plan d'action belge pour les énergies renouvelables pour 2020 fait aussi la part belle à la biomasse ligneuse (pellets, chips etc.). A coté de notre production propre, les importations (en grande partie de l'Union européenne mais également en dehors) joueront aussi un rôle capital.

Si nous utilisons de plus en plus de biomasse, des règles de conduites claires sont nécessaires pour éviter les impacts négatifs sur l'environnement et les impacts sociaux de la production de biomasse. Nous voyons par exemple qu'en Suède, des pratiques non durables comme la récolte d'arbres entiers, y compris les racines et les branches, augmenter suite à la grande demande de biomasse. L'Europe a ici une chance d'agir, car la Commission doit prendre une décision à la fin de cette année concernant l'introduction de critères contraignants de durabilité pour l'utilisation de la biomasse dans la production d'électricité, de chauffage et de systèmes de refroidissement.

Des milliards de personnes dépendent de la biomasse

1,5 milliard de personnes dans les pays en voie de développement n'ont pas accès à l'électricité. A l'échelle mondiale, 2,6 milliards de personnes utilisent traditionnellement la biomasse, principalement le bois et le charbon de bois, pour cuisiner. Trois quarts de ces gens n'ont pas accès à des foyers efficaces. Le résultat en est le gaspillage de matières premières, la dégradation des forêts et des problèmes de santé. Une utilisation efficace de la biomasse durable peut être une solution et générer des revenus pour les communautés locales.

http://www.wwf.be/fr/que-faisons-nous/actualites/faire-pression/bioenergie-le-wwf-attire-l-attention-avantages-sont-nombreux-mais-risques-non-negligeables/53_905

 
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